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Quels personnages pour mon roman ?
Les personnages dans une histoire sont comme le levain dans le pain. Ils donnent du liant au récit, contribuent à la cohérence d’ensemble et rendent l’intrigue savoureuse. Leur personnalité ? On s’y attache, elle nous fascine et nous déroute ou on en a horreur et pourtant, une part de nous la comprend… Au contact de ces êtres fictifs, notre cœur fait les montagnes russes et se prend délicieusement au jeu de la richesse humaine, comme dans la vraie vie, en somme. Alléchant non ? Mais comment fait l’écrivain, au juste, pour créer de toute pièce une personne fictive et pour l’attacher aux sentiments de son lecteur ? Quels personnages choisir pour mon roman ? C’est la question à laquelle nous vous répondons !
Le personnage principal
Votre héros, que les personnages secondaires mettent en valeur ou en difficulté, selon le temps et le lieu, fait vivre un concept narratif et donne son genre au récit. C’est grâce à lui que le public s’attache émotionnellement à votre histoire, il faut donc qu’il soit au point !
1. Les qualités de votre héros
Le personnage principal est la colonne vertébrale de votre livre, aussi, il faut qu’on puisse facilement l’identifier (qu’il ne soit pas en concurrence avec d’autres personnages) et qu’il soit digne d’estime (que vous-même, vous l’aimiez).
Pour cela, vous pouvez privilégier 3 traits de caractères vendeurs :
- il est touchant, car il est opprimé, subit les injustices et part avec une longueur de retard dans la vie (et malgré ça, il fait de son mieux pour avancer) ;
- il est récréatif, il a un esprit aiguisé, de l’humour et des idées subversives ;
- il est humble, tourné vers les autres et responsable.
Combiner savamment ces 3 aspects dans vos différents chapitres, c’est un combo gagnant !
2. L’anti-héros, le dépositaire d’une réflexion sur la société
Si vous avez une plume avertie et que vous faites confiance à votre talent d’auteur, vous pouvez vous lancer dans la création d’un anti-héros, comme on en rencontre par exemple dans Stupeur et tremblements, d’Amélie Nothomb ou dans Le Père Goriot, de Balzac. Ces personnages principaux sont sacrifiés sur l’autel de l’illustration philosophique ou de la dénonciation sociale. Ils subissent les injustices du monde, jusqu’à la fin, mettant ainsi en scène les méfaits d’une réalité qu’on doit transformer : une culture d’entreprise qui avili et déshumanise ses employés, par exemple ou une société nécrosée par la superficialité et l’argent. Là encore, vous devez être certain de la démonstration que vous voulez mener, pour ne pas perdre votre public !
Les personnages secondaires
Le fil directeur doit à la fois être clair, solidement arrimé à un plan, le long duquel chacun à un rôle à jouer, clairement défini. Toutefois, et c’est là la principale difficulté, ces caracters en anglais (qui ont un trait de caractère archétypal), ne doivent pas être des caricatures, sans quoi, vous prenez le risque de perdre en crédibilité auprès de votre audience.
1. Le(s) méchant(s), déclencheur(s) de péripéties
Continuons de filer la métaphore culinaire : pour les méchants, on ne doit pas dire « C’est pas bon » mais « Je n’aime pas ». Autrement dit, comme dans la vraie vie, juger de la méchanceté de quelqu’un est relatif à une mauvaise expérience qu’on a vécu avec lui et dépend donc d’une perception subjective. Par conséquent, imaginez votre protagoniste, non pas comme une figure du mal incarné (ça ne fonctionnera pas), mais comme un déclencheur de péripéties. N’expliquez pas la façon dont il faut le considérer, mais laissez le lectorat juger, en fonction de son impact négatif sur l’avancée du récit. La vraisemblance sera sauvée et l’intelligence de votre public agréablement sollicitée.
2. Le(s) gentil(s), facilitateur(s) de déroulement narratif
Le principe est le même pour les gentils. On n’aime pas des figures archétypales, mais on est charmé par des personnalités, qui plus est, au service d’un déroulement narratif trépidant. Dans le cas contraire, on risque de dresser un portrait involontairement comique, comme dans le sketch des Inconnus sur les Powers Rangers (« Je suis la gentille et j’ai peur des méchants »). Là encore, faites confiance au jugement du lectorat, en veillant à ce que ces personnages ne volent pas la vedette à votre héros. Leur personnalité doit être profonde et nuancée, sans oublier les petits défauts qui font qu’on les aime. Pour trouver le mot juste n’hésitez-pas à vous inspirer des personnes que vous appréciez dans la réalité.
Nous espérons que ces conseils et ces idées vous aideront à vous lancer dans la formidable aventure de l’écriture. N’hésitez-pas à mettre à jour votre travail d’écriture en lisant d’autres articles et posez-nous vos questions de style, pour que votre livre sorte vraiment du lot !