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Le syndrôme de l’imposteur : le doute des écrivains

La notion de syndrome de l’imposteur est récente et date de la fin des années 1970. Pauline Rose Clance, docteur en psychologie aux États-Unis a été l’une des premières à la décrire. Elle n’est pas une maladie mais un sentiment d’illégitimité. Elle touche certains individus dans leur milieu professionnel. Les universitaires et ceux qui manient les mots sont les plus concernés. Qu’ils soient débutants ou confirmés, ceux qui écrivent et qui en font profession sont confrontés à cette réalité. Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ? Comment se traduit-il chez les écrivains ? Comment procèdent-ils quand le doute les assaille ?

Origines du syndrome de l’imposteur chez les écrivains

D’après Kevin Chassangre dans « Cessez de vous déprécier. Se libérer du syndrome de l’imposteur », ce syndrome a diverses causes. Le sentiment de ne pas être légitime en tant qu’écrivain est révélateur d’un manque de confiance. Les origines peuvent être familiales, scolaires ou sociales. Un individu aura des difficultés à se sentir à sa place si il a été dévalorisé durant son enfance. Il se répètera inlassablement que les autres sont meilleurs que lui. Confronter ses écrits à ceux des autres est indispensable pour l’écriture d’un roman. Cependant un écrivain qui se compare trop à ses pairs placent la barre trop haut. Qu’il soit novice ou expérimenté, il doutera encore plus de ses capacités à écrire et n’entrera pas dans le processus créatif. Ce dernier est pourtant nécessaire durant la phase du premier jet. Douter est une preuve d’intelligence mais trop de doutes freine la créativité. Il en résulte une insatisfaction chronique et une impression de non appartenance et de ne pas être dans le rang. Le risque est de ne rien écrire du tout et de tomber dans le syndrome de l’écrivain qui n’écrit pas. Encore faut-il définir ce qui fait un écrivain. Il faudrait pouvoir s’entendre sur les termes. Écrivain, romancier, auteur, homme ou femme de lettres ?
Un écrivain c’est quelqu’un qui rédige des ouvrages et qui a été publié. Pour pouvoir assumer ce vocable, il doit être publié, puis être lu. Et encore, suivant le genre dans lequel il écrit, il n’aura pas la même définition. Pour cet artisan des mots, ce sont les critères et les normes littéraires qui posent question. Combien d’étoiles faut-il se voir attribué pour être publiable et être considéré comme légitime ? Cette interrogation est encore plus vraie pour un novice.

Difficultés et incertitudes d’écrivain

L’écriture est un exercice difficile, ce n’est un secret pour personne. Maîtriser les règles grammaticales, orthographiques et les subtilités de la langue dans laquelle on écrit est primordial. Il peut arriver de manquer d’imagination à trop intellectualiser les choses. Or la transmission des émotions passe par la capacité à s’imaginer, s’émouvoir. Beaucoup doutent de l’originalité du récit et de l’intérêt qu’il peut susciter chez le lecteur. Ils vont alors s’oublier et écrire pour les autres avant tout, et risquent de perdre l’essence de l’histoire. Il faut rester fidèle à son propre style. Certains craignent que leurs personnages manquent de profondeur et ont besoin d’affiner leur façon d’écrire. La procrastination est un frein redoutable que connaissent bon nombre de personnes qui écrivent. Mais pourquoi diable remettre à plus tard ce qui est possible de faire tout de suite ? Bien souvent, ceux qui procrastinent le font par anxiété et par peur de ne pas y arriver. Ce comportement d’évitement est lié à l’incertitude, au fait de ne pas savoir combien de temps va prendre l’écriture du roman. On peut se fixer un délai de six mois pour se rendre compte ensuite qu’il en faudra douze. Cette tendance à sous estimer la durée nécessaire à l’accomplissement de l’action s’observe surtout chez les débutants. Vouloir trop bien faire fabrique de la procrastination. Le perfectionnisme conduit à ne pas atteindre son objectif : écrire le premier jet ou publier son roman. C’est une forme d’auto-sabotage, plutôt que de risquer le rejet de la part de l’éditeur ou de la critique, le choix se porte sur l’inaction.

Comment faire ?

Accepter ses doutes pour avancer. Pourquoi ? Parce qu’ils font partie intégrante du processus créatif. Tous les écrivains doutent en vérité. Le célèbre auteur à succès Stephen King en est un exemple. Il a cru durant des années qu’il ne serait pas capable d’être un bon écrivain. Il avait écrit une nouvelle à partir d’un film d’horreur alors qu’il était encore adolescent. Il l’avait publié et vendu en vingt exemplaires à ses camarades avant de se faire remonter les bretelles par sa professeure d’anglais. Cette dernière lui avait dit qu’il gâchait son potentiel à écrire des bêtises. Il avait cessé de croire en ses textes jusqu’à ce qu’il connaisse enfin le succès avec son roman Carrie. Pour exceller dans ce domaine, il faut écrire beaucoup et de façon régulière. Le coeur à l’ouvrage, c’est de cette manière qu’un écrivain progresse et lutte contre son sentiment de ne pas être à sa place. Faire de l’adage de Confucius une réalité quotidienne « choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie ».  L’estime de soi est primordiale si on veut devenir écrivain car c’est un métier très difficile. King, le maître de l’horreur a dit que ses plus mauvaises pages ont été dictées par la peur. Pour éviter cet écueil autant que faire se peut, il faut donc se faire confiance.  Enrichir sa culture littéraire et son imagination passe par la lecture. Mine de rien, posséder de vastes connaissances en littérature, apporte de la légitimité. On se sent plus à sa place en tant qu’écrivain quand on est capable de parler d’auteurs. Cet enrichissement permet d’étoffer un récit et aide l’écrivain à trouver son style. Le perfectionnisme nuit à la créativité. Abandonner l’idée d’écrire bien dès le premier jet permet d’avancer. Beaucoup d’auteurs comme Éric-Emmanuel Schmitt donnent ce conseil. Tant que toute l’histoire n’est pas ficelée du début jusqu’à la fin, il ne sert à rien de corriger. La condition nécessaire est d’avoir une ligne directrice, un synopsis et un plan pour que le récit soit cohérent.

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