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Comment écrire un premier roman ? les 12 étapes à connaître

Comment écrire un roman ? Cette question taraude bon nombre d’apprentis écrivains impressionnés par l’immensité de la tâche. La fluidité des oeuvres que nous dévorons donne parfois l’illusion que l’écriture est un processus aussi simple que l’écoulement de la pensée dans nos esprits, que la main retranscrit naturellement sur le clavier les mots que nous avons dans la tête. Un bon texte paraît souvent – à tort ! – simple.

Pourtant, au moment d’écrire, les mots s’embrouillent, la pensée devient fastidieuse et quand on se lance dans la longue entreprise romanesque, l’écart entre le travail accompli et celui qui reste à fournir prend l’aspect d’un gouffre. Heureusement, il existe des astuces pour rendre cette mission moins impressionnante et plus accessible. Des milliers de personnes y sont arrivées avant vous. Pourquoi pas vous ?

Découvrez dans ce guide 12 étapes pour appréhender la rédaction de votre premier roman.

1. Faites le point sur vos idées de romans

Si vous avez une idée de roman bien précise que vous voulez écrire depuis un moment, tant mieux : lancez-vous. Pour beaucoup de personnes, cependant, les idées peuvent s’accumuler, être floues, s’agencer entre elles de manière incertaine et maladroite. Si vous sentez que votre esprit part dans plusieurs directions, il peut être utile de faire le point avant de démarrer tout projet d’écriture.

Prenez le temps de brainstormer sur ce que vous avez envie d’écrire, les thèmes qui vous parlent, ce que vous avez envie de partager. Voici 3 listes utiles à faire avant de se lancer dans un projet d’écriture :

  • Listez toutes les idées d’histoire que vous avez ou avez eues par le passé, sans vous censurer ou chercher à juger de leur qualité. Une fois que c’est fait, voyez si certaines gagneraient à être agencées en une seule, choisissez l’idée qui vous parle le plus et gardez les autres au chaud. Peut-être qu’elles ne serviront jamais, peut-être que leur heure viendra.
  • Listez tous les thèmes qui vous parlent et sur lesquels vous avez envie d’écrire, les sujets qui vous font vibrer.
  • Listez les livres, films et séries qui vous inspirent dans le genre de ce que vous voulez écrire.

Si ce travail est très utile au début pour commencer à construire son identité d’auteur et trouver l’inspiration pour un premier projet, vous pouvez vous y revenir à chaque fois que vous en sentez le besoin, quand vous êtes perdu ou en manque d’idées. Dès que vous avez besoin de vous rappeler pourquoi vous écrivez. Alimentez ces listes au fur et à mesure que vous évoluez en tant qu’auteur.

2. Êtes-vous un auteur structural ou scriptural ?

La plupart des articles que vous trouverez sur internet sur comment écrire un premier roman vous conseilleront de planifier votre roman de A à Z, de faire un plan avec la liste des scènes, de faire des fiches personnages. C’est bien… mais pas pour tout le monde.

C’est là la différence entre les auteurs structuraux et les auteurs scripturaux (une dichotomie entre deux modes de fonctionnement qui contient en réalité plein de degrés et de nuance, peu de gens sont absolument l’un ou l’autre).

Les auteurs structuraux ont tendance à planifier tout leur roman avant de se lancer dans l’écriture proprement dite, ce qui permet d’éviter plus facilement le syndrome de la page blanche car ils savent à chaque étape ce qui doit venir après.

Les auteurs scripturaux trouvent la phase de planification ennuyeuse ou qu’elle représente un frein à l’imagination spontanée. Ils préfèrent se laisser porter par leur intuition du moment et voir comment l’histoire évolue d’elle-même au fil de l’écriture.

Cette vision est un peu caricaturale : en réalité, les auteurs scripturaux et les auteurs structuraux sont les deux extrémités d’un spectre entre lesquelles se situent de multiples façons de fonctionner. Aucune de ces façons d’être n’est la “bonne”. Votre processus d’écriture vous appartient ; identifiez où vous vous situez pour construire une méthode de travail qui fonctionne pour vous.

Si vous avez besoin d’un minimum de plan ou de structure, internet regorge d’outils mis à disposition gratuitement pour aider à la construction de votre roman : fiches personnages, fiches de “world building” pour créer un univers de fantasy cohérent, tableaux pour répertorier les chapitres et les scènes

Comprendre qui vous êtes vous permettra de connaître vos points forts et de trouver la méthode de travail adaptée.

3. Divisez la tâche et fixez-vous des objectifs

50 000, 100 000, 200 000 mots… la taille d’un roman peut varier énormément, entre les romans courts de Colette et les milliers de pages des Misérables de Victor Hugo il y a un tout un monde. Une chose reste certaine : écrire un roman, c’est long, ça prend du temps. Quand on ouvre sa page blanche et qu’on s’apprête à écrire sa première phrase, le travail à accomplir peut paraître incommensurable et le découragement vite poindre le bout de son nez.

Pour prévenir ce phénomène, il peut être très aidant de subdiviser votre travail et de vous fixer des objectifs intermédiaires plus courts. Un roman, c’est long mais un chapitre l’est beaucoup moins. Mettez en place des objectifs à la journée, à la semaine, au mois.

A noter qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais objectif dans l’absolu : cela n’a pas d’importance si vous écrivez 500 mots par jour ou 2000. Ce qui est important c’est que les objectifs que vous déterminez vous correspondent à vous et que vous vous y teniez. N’hésitez pas à les réévaluer en cours de route si vous sentez qu’ils ne fonctionnent pas.

Si cela fait longtemps que vous écrivez, vous connaissez peut-être déjà la quantité de travail que vous êtes capable de fournir en une journée mais si vous débutez en écriture, prenez le temps de vous connaître. Vous vous étiez fixé un objectif journalier de 2000 mots par jour et vous vous rendez compte que vous n’arrivez pas à tenir ce rythme ? Revoyez vos ambitions à la baisse. Vous accomplissez vos 500 mots sans trop de difficulté et vous vous dites que vous pourriez faire plus ? Donnez-vous un objectif plus conséquent.

4. Établissez une routine d’écriture

Plus vous écrirez, plus écrire sera facile pour vous. Si vous voulez venir à bout de votre roman, écrire ne doit pas paraître comme une corvée plein de souffrance, elle doit vous venir de manière fluide et spontanée et pour cela le meilleur conseil est : la régularité. Pour qu’écrire devienne une seconde nature, vous devez le faire tous les jours, même si c’est juste un peu.

Trouvez une routine d’écriture quotidienne qui vous convient et peut s’insérer naturellement à votre emploi du temps. Quelqu’un qui a un travail à temps plein avec des horaires fixes a des contraintes différentes d’une personne sans emploi ou qui travaille à temps partiel par exemple. Certaines personnes vivent seules, d’autres ont des enfants, certains ont des activités bénévoles ou artistiques… Bref, le quotidien d’une personne est tellement unique que chacun doit se créer sa propre règle. Une seule chose est certaine : si vous ne dégagez pas du temps pour écrire un peu chaque jour, votre roman n’avancera pas.

Voyez où vous pouvez trouver une plage horaire dédiée à l’écriture. Si vous êtes du matin, levez-vous plus tôt et écrivez avant d’aller au travail par exemple. Si vous êtes plutôt du soir, bloquez vous un créneau horaire et demandez à votre entourage de ne pas vous déranger. Peut-être avez-vous du temps pendant votre pause déjeuner et pouvez-vous écrire à ce moment là ?

Idéalement, gardez le même créneau tous les jours pour que cette routine devienne aussi automatique que se laver les dents ou prendre sa douche. Gardez en tête que ce n’est pas la quantité de travail journalier qui compte mais la régularité.

5. Lisez

Tous les grands auteurs le disent : pour devenir un bon écrivain, il faut avant tout être un bon lecteur. Lire est la meilleure école, notamment si vous ne voulez pas réinventer l’eau chaude. Il existe déjà une quantité astronomique de livres qui ont passionné des milliers, voire des millions de lecteurs. Qu’est-ce qui fait qu’un livre va captiver, bouleverser, inspirer ? La réponse se trouve dans les livres en question.

En lisant, vous vous familiarisez avec différentes manières d’utiliser la langue française.

Lire vous fait découvrir des schémas, des structures qui se répètent (par exemple la structure narrative classique : situation initiale, élément perturbateur, péripéties, résolution…) mais aussi comment ces structures peuvent être subverties.

Lisez en particulier des oeuvres qui se rapprochent de ce que vous voulez écrire. Si vous écrivez un roman policier, lisez des polars. Si vous voulez écrire de la science-fiction, une riche littérature SF vous a précédés etc.

Lisez du bon… mais aussi du mauvais ! Une des manières d’affiner son style d’écriture est d’apprendre… ce qu’on ne veut pas faire. Qu’est-ce qui fait qu’un style vous déplait, qu’une histoire vous ennuie ? Apprenez des erreurs des autres pour ne pas les reproduire.

6. Documentez-vous

On dit souvent aux auteurs “écrivez sur ce que vous connaissez”. S’il est vrai que le vécu individuel donne sa force et sa profondeur à une oeuvre, à moins d’écrire uniquement des romans autobiographiques vous allez devoir affronter une part d’inconnu que l’imagination seule ne pourra pas toujours combler. Selon le sujet de votre roman, ne vous lancez pas dans l’écriture à l’aveuglette. Si vous écrivez un roman psychologique contemporain, les recherches à faire seront sans doute minimes. Mais, la plupart du temps, certaines connaissances sont requises pour éviter de tomber dans de grosses incohérences et de saper la crédibilité de votre histoire.

Si vous écrivez un roman historique, renseignez-vous bien sur l’époque dans laquelle se déroule votre histoire, la situation politique et sociale, les moeurs, la culture, les conventions… Épluchez les livres d’histoire, choisissez des sources de qualité pour ne pas prendre le risque de recopier des erreurs. Même chose si votre histoire se déroule dans un pays étranger ou dans une ville inconnue. Si vous en avez les moyens et la possibilité, allez passer un séjour dans la destination en question, sinon lisez beaucoup sur le sujet.

Si vous faites appel à des champs de compétences qui ne sont pas de votre ressort (la médecine, la criminologie etc…), renseignez-vous. Vous pouvez par exemple interviewer des personnes qui pratiquent un métier auquel vous faites appel dans votre roman. Lisez des ouvrages scientifiques.

Internet apporte de nombreuses ressources qui ont l’avantage d’être faciles d’accès. Méfiez-vous de ce que vous y trouvez cependant car n’importe qui peut écrire sur n’importe quoi. Avant de prendre pour argent comptant une information sur internet, vérifiez la qualité des sources. Il en va de votre crédibilité.

7. Écrivez un premier jet

Le premier jet est certainement la partie la plus impressionnante du travail d’écriture pour un auteur débutant : il s’agit de passer du néant à un roman rédigé dans son intégralité. De passer de 0 à plusieurs dizaines de milliers de mots écrits. Il est aisé de se sentir découragé en constatant le décalage entre les idées magnifiques que l’on a en tête et le résultat sur la page.

D’où l’importance d’oublier toute notion de qualité quand on écrit le premier jet. Ne faites pas l’erreur de comparer votre premier jet à des romans publiés que vous avez lus et appréciés. Un premier jet n’est pas destiné à être lu par qui que ce soit d’autre que vous-même alors lâchez-vous ! N’ayez pas peur des clichés stylistiques et des tournures de phrase maladroites, il sera toujours temps de les corriger par la suite. Pour l’instant, écrivez. Trop se focaliser sur la qualité à ce stade de l’écriture, c’est courir le risque d’être paralysé par l’immensité du travail à accomplir. Ne bloquez pas sur une phrase quand il vous en reste plusieurs milliers à écrire. Perfectionner votre texte se fera pendant les phases de correction.

A noter : rien ne vous oblige à écrire votre histoire dans l’ordre. Si le passage où vous en êtes ne vous inspire pas, mettez votre énergie dans une scène que vous avez envie d’écrire et revenez-y plus tard.

8. Corrigez et recorrigez

Une fois le premier jet rédigé vient l’étape de la relecture et de la correction. C’est le moment de traquer les erreurs d’écriture basiques liées à l’orthographe, à la grammaire et à la syntaxe mais aussi de soigner le contenu. Pour que votre roman soit publiable, il ne suffit pas d’avoir écrit 200 pages sans faute. Votre texte doit donner envie d’être lu de bout en bout. Vérifiez que les scènes s’enchaînent harmonieusement les unes après les autres, partez à la chasse aux clichés, supprimez ce qui alourdit inutilement le texte.

Il peut être judicieux de laisser votre manuscrit reposer un petit temps avant d’entamer la phase de correction, histoire de prendre un peu de recul et de revenir travailler dessus avec un oeil neuf.

Ne vous arrêtez pas à une seule phase de correction, il est probable que votre texte en demande beaucoup plus. Alternez les corrections avec la phase d’après.

9. Faites relire votre texte

Vous avez passé un temps fou à écrire votre premier jet et le double encore à le relire et à le corriger ? Bien. Vous n’avez pas fini. A lire et relire vos écrits des dizaines de fois, vous allez finir par ne plus rien voir et à être tellement habitué à votre texte que l’erreur d’orthographe la plus grossière passera inaperçue sous vos yeux fatigués.

C’est le moment de trouver des bêta-lecteurs, d’autres écrivains ou amoureux de la lecture qui seront volontaires pour lire votre manuscrit et vous apporter des retours constructifs. Cherchez-en parmi les communautés d’écrivain sur internet. Vous pouvez aussi demander à votre entourage mais attention : recherchez des personnes qui seront capables de donner un avis honnête et critique sur ce que vous avez écrit, pas des personnes qui vont forcément vous dire que votre histoire est géniale parce qu’elles vous aiment et ne veulent pas vous vexer. Ce conseil vaut notamment si vous espérez passer par la case édition un jour. Les éditeurs, eux, ne vous feront pas de cadeaux.

Essayez de mettre votre ego de côté et de rester ouvert à la critique. Une critique négative ne remet pas en cause votre légitimité à écrire ni votre identité d’écrivain (elle ne veut pas dire non plus que celui qui l’émet est un abruti) ; elle indique simplement qu’il y a des points sur lesquels vous devez encore travailler. Vous n’êtes pas obligé d’être d’accord avec une critique mais si vous êtes en désaccord, interrogez-vous : est-ce votre fierté qui parle ou un désaccord artistique sincère ?

10. Écoutez les conseils et méfiez-vous en

Écrire, c’est une chose, mais comment écrire bien ? Peut-être arriverez-vous au bout de votre roman, mais sera-t-il bon ?

Vous trouverez sans difficulté plein de conseils sur le web ou dans des livres sur comment améliorer son style ou comment écrire une histoire captivante. Certains de ces conseils sont bons, mais gardez en tête qu’il n’y a pas de règles absolues.

Bien sûr, maîtriser la grammaire, la syntaxe et l’orthographe vous facilitera grandement la tâche. Mais savoir écrire un français dans les règles n’est pas ce qui fera de vous un bon écrivain.

Certains vous diront : ne faites pas des phrases trop longues, ne mettez pas trop d’adjectifs, attention aux points d’exclamation, structurez votre histoire de telle manière… Oui, en effet, certaines façons d’écrire rendent la lecture plus fluide tandis que d’autres traduisent plus de maladresse que d’émotions. Oui il existe une manière de structurer les histoires éprouvée depuis des siècles qui rend la lecture plus intéressante.

Mais il existe des romans qui respectent toutes ces règles à la lettre et restent plats, sans intérêt. En parallèle, d’autres romans vont déroger à quelques règles, voire beaucoup, et être considérés comme des chef d’oeuvres de la littérature. Mrs Dalloway de Virginia Woolf, pour prendre un exemple, transgresse quasiment toutes les règles de la narration classique. Certes, n’est pas Virginia Woolf qui veut. Beaucoup vous diront qu’il faut maîtriser les règles avant de les transgresser.

Prenez connaissance de ces règles. La décision de les appliquer vous appartient.

11. Trouvez votre voix

Vous pensez peut-être avoir trouvé un concept ultra original, aborder un sujet totalement nouveau dans la littérature. Je vous souhaite d’avoir raison mais il est plus probable que votre sujet ait déjà été traité des milliers de fois. Des dizaines de milliers de livres sont publiés chaque année en France (68 199 en 2017 selon les données de Livre Hebdo). Pour autant, cela enlève-t-il de l’intérêt à votre futur ouvrage ? Pas nécessairement.

Ce qui va donner envie au lecteur de lire votre livre c’est la façon que vous avez de traiter le sujet, votre propre regard sur la question et le style via lequel vous allez transmettre votre histoire. D’où l’importance de travailler votre style et de trouver votre propre voix littéraire. La longueur de vos phrases, les figures de style que vous utilisez, votre manière d’utiliser (ou non !) les dialogues, ce que vous choisissez de décrire ou de ne pas décrire.

Trouver sa voix est un processus long qui vous prendra probablement bien plus de temps que l’écriture de votre premier roman. Processus qui ne finira peut-être jamais, d’ailleurs. Pour l’entamer, vous devez avoir cette problématique en tête dès le départ.

12. Écrivez avec amour

Sans surprise, il n’y a pas de méthode magique. Écrire un roman peut être un travail très ingrat : ce sont de longues heures passées à travailler sans jamais être certain de la qualité et du résultat, et qui n’apporte aucune rétribution immédiate : rien ne dit que vous serez publié, et si vous l’êtes que votre livre se vendra à une large audience et sera apprécié de votre lecteur. C’est pourquoi, si vous voulez tenir la distance, la règle la plus importante à retenir est sans doute celle-ci : écrivez par amour, écrivez pour le plaisir.

Bien sûr, il y aura des jours où vous serez découragé, où vous en aurez marre et où vous asseoir pour pondre vos 500 mots journaliers sera comme une souffrance. Mais vous devez apprendre à trouver le plaisir dans le processus même de l’écriture car c’est la première récompense que vous obtiendrez, et la seule dont vous serez certain. Le reste relève à la fois de l’incertitude, de la chance et d’un travail acharné. Vous ne pourrez accomplir ce travail que si vous êtes sincèrement passionné par ce que vous écrivez.

A vos claviers.

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